À Batangafo, la vie reprend peu à peu son cours après les crises sécuritaires, mais les besoins humanitaires demeurent pressants. De nombreux sites continuent d’héberger des déplacés internes, et au moins 50 000 ménages, originaires de Bouca, Sido, Kabo et des villages environnants, attendent une assistance pour pouvoir regagner leurs localités d’origine.
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Sur le site moderne, situé à proximité de la ville de Batangafo, des enfants égayent leurs parents par des chants et des jeux, apportant un peu de réconfort. Toutefois, les visages des adultes racontent une autre réalité. Ce site abrite 78 ménages, soit plus de 200 personnes, qui espèrent la reprise de l’aide humanitaire. Depuis 2022, ce soutien a été considérablement réduit.
« Notre quotidien est difficile »
Arlette, mère de quatre enfants, témoigne leurs conditions de vie difficiles dans ce camp. « Nous sommes encore sur ce site parce que nous n’avons pas de terrain pour reconstruire une habitation. Depuis un an, les organisations humanitaires ont suspendu leur aide, ce qui rend notre quotidien très difficile. Nos maris font des petits travaux pour que nous ayons de quoi manger », tempête-t-elle.
Le site de la Minusca, situé près de la sous-préfecture de Batangafo, accueille pour sa part 219 ménages. Là, des hautes herbes envahissent le terrain, et les abris de fortune s’effondrent peu à peu. Malgré cela, beaucoup de déplacés attendent encore un soutien pour retourner dans leurs villages.
« Je suis sur le site de la Minusca depuis 2014. Nous vivons des moments très difficiles. Beaucoup de gens aimeraient retourner chez eux, mais ils attendent encore un accompagnement » raconte Jovic, un habitant du site.
Un retour progressif
Le préfet de l’Ouham-Fafa basé à Batangafo, Henry Ngaté, souligne les efforts en cours avec des organisations non gouvernementales pour faciliter le retour des déplacés. « Batangafo était l’une des villes avec le plus grand nombre de déplacés dans le pays. Grâce aux efforts de nos partenaires, beaucoup de déplacés ont pu rentrer chez eux. Nous discutons actuellement pour permettre le retour de ceux qui restent, probablement entre octobre et novembre prochains », a-t-il déclaré.
Malgré l’amélioration de la sécurité à Batangafo, sept sites de déplacés subsistent dans la ville. Les conditions y sont précaires, et les habitants continuent d’attendre l’appui des ONG et du gouvernement pour pouvoir envisager un retour chez eux.
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