Le marché de Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui, se transforme peu à peu après la crise sécuritaire. Des immeubles et commerces modernes, construits à divers endroits, modifient le décor de ce centre commercial, perçu comme le poumon économique du pays.
Dans ce centre commercial, l’on peut apercevoir des foules de gens à perte de vue, cadencée par de cris, musiques, klaxons de motos et de véhicules. On y voit des boutiques, à majorité reconstruites de façon moderne et des immeubles de plusieurs étages. C’est l’image de ce centre commercial, où il y a 10 ans en arrière, était le théâtre d’affrontements armés, et donc non-fréquenté. Venue acheter des fournitures scolaires, Martiales’en réjouit. « Nous sommes heureux que la paix soit revenue dans notre pays, surtout ici au Km5 ».
Juvénal, qui vend des habits de friperie, est l’un de ceux qui ont réintégré le marché après l’avoir fui pendant la crise sécuritaire. Même s’il n’est pas bien installé, ce dernier apprécie l’ambiance et le vivre-ensemble.
Reprise normale des activités
« Vu que l’insécurité régnait, on ne pouvait pas exercer normalement ici. Avec les mésententes et la peur aussi, on s’est vue dans l’obligation de partir. Mais maintenant, toutes les activités ont repris normalement et il y a la cohésion sociale », dit-il.
Pour certains commerçants, cette transformation du marché de Km5 est bel et bien justifiée. « Auparavant, il n’y avait pas de magasins construits comme ça. Mais c’est lorsque les gens sont sortis pour aller vivre au Cameroun, au Tchad et au Congo qu’ils ont ramené ce décor-là. C’est un concept apprécié par beaucoup de personnes », affirme Dibdo, un commerçant.
Malgré les changements visibles, les autorités locales déplorent l’occupation anarchique des voies par les commerçants.
« Nous allons utiliser la force »
« Ce qui nous préoccupe, c’est le fait que des commerçants soient installés aux abords des voies.Ils ne veulent pas s’installer dans le marché. Nous avons déjà été tolérants en les traitant avec douceur. Maintenant, nous allons utiliser la force, car nul n’est au-dessus de la loi. Pourquoi les commerçants du marché combattants vendent dans le marché. Pourquoi pas ici ? », déplore Atahirou Balla Dodo, maire du 3ème arrondissement.
Après la crise, la réinstallation des commerçants s’est poursuivie au fil des années. Leur effectif a triplé selon les données de la municipalité et cela nécessite une réhabilitation.
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