À Bangui, la disparition progressive des patrimoines municipaux devient une réalité préoccupante depuis quelques années. Monuments et lieux de loisirs, autrefois symboles d’événements culturels et historiques, sont désormais laissés à l’abandon et mal entretenus. Cette situation est vivement déplorée par les Centrafricains, qui craignent que ces œuvres d’art et ces sites emblématiques finissent par disparaître. Leur détérioration est perçue comme une perte culturelle pour la capitale et le pays.
Tout d’abord, le Jardin du cinquantenaire, créé en 2009 dans le 4ème arrondissement comme espace public et aire de jeux pour enfants, n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même. Actuellement, il se trouve dans un état de dégradation avancé, témoignant d’un manque d’entretien flagrant.
Le pont, autrefois construit au centre du jardin pour faciliter la traversée, est aujourd’hui détruit. Le site est envahi par des hautes herbes, et même les bustes représentant les anciens présidents centrafricains se dégradent visiblement. Selon certaines sources, une partie du local en face de l’Organisation des femmes centrafricaines (OFCA) aurait été vendue à des particuliers, et des matériaux de construction y sont entassés. Christ, un passager régulier, exprime son mécontentement face à cette situation désolante.
« C’est vraiment triste de voir cet endroit dans un tel état, alors qu’il était autrefois un symbole pour les habitants de Bangui. Le jardin est totalement abandonné, envahi par les herbes, et les monuments, qui devraient rappeler notre histoire, se détériorent sous nos yeux. On dirait que personne ne se soucie de préserver ce lieu. Si rien n’est fait, tout finira par disparaître, et ce sera une grande perte pour notre patrimoine », dit-il outré.
« C’est inquiétant de voir l’état de ces monuments »,
Du Point zéro au centre-ville, en passant par les ronds-points Martyrs et Marabena, de nombreux monuments, jadis construits pour embellir la ville et immortaliser des figures emblématiques, tombent en ruine. Le manque d’entretien de ces structures inquiète de plus en plus les Banguissois.
« C’est inquiétant de voir l’état de ces monuments. Le bâtiment érigé en mémoire d’Omar Bongo est en piteux état. Si cela continue ainsi, il risque de s’effondrer. Ces monuments sont pourtant censés représenter des symboles historiques, mais ils sont laissés à l’abandon, sans aucun entretien » déplore Jonathan rencontré à proximité du rond-point Marabena.
Dans le 2ème arrondissement, le Parc du cinquantenaire, qui autrefois abritait des salles de célébration de mariages, anniversaires et diverses activités culturelles, a perdu sa vocation initiale. Aujourd’hui, il est devenu un simple lieu de vente de boissons, un symbole de dégradation progressive.
« La mairie ne fait rien pour entretenir cet endroit »
Un habitant riverain, visiblement mécontent, accuse la mairie de Bangui d’avoir abandonné le Parc du cinquantenaire à son triste sort. « La mairie ne fait rien pour entretenir cet endroit. Elle laisse les commerçants de boissons s’y installer, et maintenant même des mineurs viennent ici, fréquentent ces lieux sans aucun contrôle. Ce parc, qui était autrefois un espace familial, est devenu un lieu de débauche à cause de leur négligence », accuse-t-il.
La municipalité de Bangui, de son côté, affirme qu’un projet de réhabilitation est en cours. Pourtant, des informations contradictoires circulent sur la vente d’une partie du jardin, attisées par des preuves détenues par le ministère de l’urbanisme. Face à cet abandon, les Centrafricains espèrent voir ces sites revivre et être entretenus pour redonner à Bangui son éclat et à ces monuments leur valeur culturelle et touristique.
-Lire aussi : Centrafrique : la mairie de Bangui revoit à la hausse le tarif de ses services