À Nzako, une localité située à 190 km de Bangassou dans le Mbomou, l’unique école fait face à d’énormes problèmes depuis plusieurs années. Parmi les difficultés rencontrées, on note l’absence d’enseignants qualifiés, le manque de tables-bancs et de matériel didactique, ainsi que le paiement irrégulier des salaires des enseignants.
L’école mixte de Nzako accueille près de mille élèves pour cette année scolaire 2024-2025. Ils sont répartis dans six salles de classe d’un seul bâtiment inachevé. Certains élèves s’assoient à même le sol tandis que d’autres utilisent des troncs d’arbres comme sièges. En plus de ces conditions d’études précaires, le directeur de l’établissement, Dieudonné Simplice Moussa, évoque d’autres problèmes qui impactent le bon fonctionnement de l’école.
« Il y a un manque sérieux de documents didactiques. Les maîtres-parents qui enseignent ici ne sont pas tous passéspar le Centre pédagogique régional. Je gère sept enseignants non qualifiés dans mon établissement », énumère le responsable de cette école.
Marie Simone Pouvenda, qui enseigne dans cet établissement, exprime sa frustration face au non-paiement des arriérés de salaires.
« Nous n’avons pas été payés depuis trois mois. Nos salaires ne sont que de 1500 ou 3000 francs CFA le mois. Nous souffrons. En tant que mère de dix enfants, les temps sont durs. Qu’allons-nous faire pour subvenir aux besoins de nos enfants ? », se demande-t-elle.
Eddy Nosma, président de l’Association des Parents d’élèves de Nzako, réagit à cette plainte en exprimant son inquiétude. Il souligne l’urgence de la situation et appelle à des solutions pour soutenir les enseignants et les familles.
« Je vais mettre en place une stratégie pour inciter les parents à verser les cotisations pour le paiement des enseignants. Ceux qui refusent de laisser leurs enfants assister aux cours seront contraints par les forces de l’ordre, afin de les inciter à s’acquitter de leurs obligations », annonce le président.
Une autre raison évoquée est que, dans cette localité touchée par des conflits armés, de nombreux enfants ne vont pas à l’école, et d’autres sont inscrits sans acte de naissance. Il n’y a pas de classe de fondamental 2 à Nzako, ce qui oblige les élèves admis en 6e à poursuivre leurs études à Bakouma ou à Bria. La distance entre ces localités est souvent citée comme la principale cause de déperdition scolaire, en particulier chez les filles.
-Lire aussi : Centrafrique : le Conseil économique et social incite le gouvernement à rehausser le niveau de l’éducation