Le Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections en Centrafrique (FARE-2011) a condamné la décision du gouvernement relative à la dissolution des Conseils d’administration. Une décision prise personnellement par le Chef de l’Etat François Bozizé en janvier dernier et qui concerne 9 sociétés d’Etat, 8 offices publics, 8 agences et 4 fonds.
C’est dans un communiqué de presse signé de son coordonnateur Maître Nicolas Tiangaye et rendu public le 16 février 2012, que cette plate-forme commune de l’opposition centrafricaine a réagit.
Selon le communiqué, « le FARE-2011condamne cette politique économique et financière dont les conséquences s’avèrent déjà désastreuses pour les différents usagers et partenaires des entreprises et offices publics ». Par ce geste politique, a indiqué le communiqué, « le gouvernement a activé la braise ».
« En réalité, en s’emparant, en violation des textes légaux et du traité de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA), des conseils d’administration des entreprises publiques, le général François Bozizé créé plus de problèmes qu’il prétend résoudre », a affirmé le même communiqué.
A titre de rappel, au cours d’une 1ère réunion du Conseil Spécial de Surveillance et de Redressement des Entreprises et Offices Publics (CSSREOP) qu’il a présidé le 11 janvier dernier, François Bozizé a déclaré que « tous les Conseils d’Administration des entreprises publiques centrafricaines ont échoué ». Il avait ainsi justifié leur dissolution.
Le Chef de l’Etat centrafricain a affirmé aussi au mois de septembre 2011, devant l’Assemblée Nationale, vouloir prendre « toutes les mesures » pour mettre « hors d’état de nuire » les auteurs de malversations financières, et « sécuriser les recettes de l’Etat et améliorer la maîtrise des dépenses publiques », à partir du 1er janvier 2012.
Dans le dernier indice de perception de la corruption publié en 2011 par l’organisation Transparency International, la République Centrafricaine avait occupé la 154ème sur les 182 pays de la planète.
Il est à signaler que la dissolution de Conseils d’Administration des entreprises publiques a fait couler beaucoup d’encre et de la salive desdites structures : Impossible d’entrer en possession de son salaire voire dépenses courantes . Pour preuve, il y a 4 jours, les retraités de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) ont barricadé l’avenue Barthélémy Boganda. Ils ont exigé le payement des arriérés de leurs pensions suspendues lors de la prise de ce décret. La crise s’est aussi accentuée dans les hôpitaux de la place avec la grève des internes de l’Hôpital de l’Amitié pour les mêmes causes.
Pour mémoire, toutes dépenses souhaitées par ces entreprises sont assujetties aux décisions de la réunion de la Trésorerie présidée personnellement chaque jeudi de la semaine par le patron du parti au pouvoir Kwa Na Kwa (KNK), François Bozizé.