72 heures après l’attaque du village Ngarba, dans le Bamingui-Bangoran, les éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) ont quitté jeudi leurs positions, suscitant l’inquiétude des habitants de cette localité située à plus de 120 km de Ndélé. Ces derniers craignent le retour des membres de la Coalition des patriotes pour le changement-fondamental (CPC-F).
La situation à Ngarba est encore préoccupante, surtout après le départ des Forces armées centrafricaines (FACA). Un départ qui fait suite aux combats ayant opposé, mardi 8 octobre, les FACA à des assaillants, au cours desquels un militaire a perdu la vie et cinq personnes, dont trois civils, ont été blessées. Bien que l’attaque ait été repoussée par les forces régulières, la peur gagne les habitants, qui redoutent une nouvelle offensive.
Contacté, un habitant de la localité estime qu’ils se sentent abandonnés par les autorités de Bangui malgré leurs multiples appels.
« Depuis hier, les éléments des FACA ont quitté Ngarba et ne sont pas revenus, poussant de nombreux habitants, y compris moi, à fuir vers la brousse avec nos bagages. Nous craignons le retour des hommes armés, qui avaient déjà pillé des boutiques et des maisons lors de leur dernière attaque. Sans abris ni ressources, notre situation est critique. Nous avons besoin d’aide d’urgence pour assurer notre sécurité et notre survie », témoigne ce dernier.
En plus de la menace d’un retour des hommes de la CPC-F, quelques habitants craignent pour leur sort, car Ngarba a également été touchée par des inondations depuis le début du mois. Ils indiquent n’avoir reçu aucune aide d’urgence jusqu’à présent. Cette double crise exacerbe la vulnérabilité des résidents, qui ont désespérément besoin de soutien.
« Nous sommes exposés aux intempéries, même si nous avons plusieurs fois alerté sur Radio Ndeke Luka à propos des inondations qui frappent notre localité. Pourtant, ni le gouvernement ni les ONG ne se sont manifestés pour nous venir en aide. La récente attaque d’hommes armés ne fait qu’aggraver notre situation », s’alarme un habitant.
Pour Martin Ziguélé, président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) et opposant au pouvoir de Bangui, la sécurité des civils doit être une priorité. Il est crucial que des mesures soient prises pour les protéger et rétablir un climat de confiance.
« Pratiquement tous les détachements de l’armée à l’intérieur du pays manquent d’outils de travail : pas de véhicules, pas d’armes, pas de prime globale d’alimentation (PGA) et des effectifs insuffisants. Quel est le bilan de la transformation de notre armée en une armée de garnison ? Quand on aborde ces sujets, on devient l’ennemi à abattre », se demande-t-il.
Face à l’insécurité croissante et aux inondations dévastatrices, les habitants de Ngarba se trouvent dans une situation désespérée. L’absence de réponse du gouvernement laisse la population vulnérable et sans protection. Dans ce contexte de crise, l’urgence d’une aide humanitaire devient plus pressante que jamais pour ces derniers.
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