À Bouar, dans la Nana-Mambéré, les conditions d’études des filles sont loin de s’améliorer. Plusieurs jeunes filles en âge scolaire sont exposées au mariage forcé et à l’exploitation dans diverses activités économiques. Ces pratiques violent le droit de l’enfant qui peine à être défendu dans la région.
A Bouar et dans sa périphérie, les mariages forcés, les grossesses précoces et l’exploitation dans le commerce détruisent encore l’éducation de la jeune fille. La pauvreté est citée comme principale cause de cette pratique. Victime de mariage forcé, cette fille est décidée à reprendre les études. « Quand je reviens de l’école, mes parents me font savoir que je ne connais rien. Pour eux, mes collègues avancent dans leurs études mais pas moi. Dernièrement, ils m’ont poussée à épouser un homme parce que ce dernier a beaucoup d’argent. Mais, j’ai refusé. Pour eux, je dois me marier car mes collègues, elles, sont en couple », témoigne-t-elle.
Selon les acteurs de la protection de l’enfance, la responsabilité incombe aux parents, mais aussi à l’Etat qui doit garantir la protection des filles vulnérables.
« Laissez les filles aller à l’école »
« Je demande aux parents, aux ONG et au gouvernement de mettre un accent sur la scolarisation des filles. Laissez les filles aller à l’école. Ne les obligez pas à se marier. Si les filles ont le courage d’aller à l’école, laissez-les. Leur avenir en dépend« , appelle Gisèle Ngonzo, cheffe de secteur en charge de la scolarisation des filles à Bouar.
Dépassés par l’ampleur de ce phénomène, des voix s’élèvent pour demander aux parents de prendre leurs responsabilités.
Créer un climat de confiance
« Le mariage forcé n’est pas bien. Je souhaite que les parents prennent leur responsabilité en prodiguant de sages conseils à leurs enfants. Ils doivent créer un climat de confiance entre eux et leurs filles ; leur montrer le chemin qu’elles doivent prendre pour leur avenir. La fille n’est pas réservée exclusivement aux activités ménagères », déplore Gisèle Natacha Gui-Kobangué, présidente de l’Union préfectorale chargée de la scolarisation des filles.
Selon les données de l’Unicef, le taux de la scolarisation des filles en République centrafricaine tourne autour de 12%, contre 18% chez les garçons. En plus de cela, celles-ci sont encore privées de leurs droits.
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