Centrafrique : la question du paiement de la PGA aux Faca remise sur la table
Des éléments des Forces armées centrafricaines en formation à Berengo en 2018. Images d'archive

Centrafrique : la question du paiement de la PGA aux Faca remise sur la table

Lors de la validation de la Stratégie nationale de défense, tenue lundi 14 octobre à Bangui, les autorités militaires ont soulevé la question de la mauvaise gestion de la prime globale d’alimentation (PGA) des soldats. En réponse à ce manquement, des officiers chargés de rédiger le document ont proposé plusieurs pistes de solution pour remédier au problème.

La gestion de la prime globale d’alimentation (PGA) des Forces armées centrafricaines (Faca) fait régulièrement l’objet de critiques au sein de la société. Ces préoccupations incluent des détournements de fonds destinés à l’alimentation des soldats, des retards dans le versement de cette prime ainsi que le manque de transparence dans la gestion de cet argent par des officiers.

Selon l’avis des observateurs socio-politiques, cette situation a des répercussions sur le fonctionnement de l’armée. De nombreux soldats affectés à l’intérieur du pays doivent se rendre à Bangui pour percevoir leur salaire, tandis que d’autres se livrent à des rackets sur des civils pour subvenir à leurs besoins. Pour remédier à cette situation, la Stratégie nationale de défense a proposé des pistes de solution.

« Les militaires doivent percevoir sur place »

« La réhabilitation et la mise en place des infrastructures nécessiteront le déploiement de nombreux militaires dans les différentes garnisons établies dans l’arrière-pays. Il est également prévu de déconcentrer les services publics et privés, notamment les structures hospitalières, scolaires, universitaires et les services bancaires, afin de permettre à ces militaires de percevoir leur salaire sur place, plutôt que de devoir se rendre à Bangui », a souligné le Général de Division et sous-chef d’Etat-major des Faca chargé des opérations, Freddy Johnson Sakama.

Interrogé sur les solutions que le gouvernement envisage face à la question délicate de la gestion des PGA, le ministre de la Défense, Claude Rameaux Biro, a déclaré que cela n’est pas considéré comme un problème majeur. Il a également souligné les mesures déjà mises en place pour améliorer la situation et garantir une gestion transparente.

« Un militaire a un contrat avec l’État »

« Un militaire a un contrat avec l’État qui lui garantit un salaire et des primes de motivation (PGA) lorsqu’il est éloigné de son lieu d’affectation. Cependant, la question des salaires est souvent mise de côté comme si l’armée n’avait pas les ressources nécessaires. Tout le monde est payé à la fin du mois. Nous avons opté pour une armée de garnisons, mais il n’existe pas encore d’infrastructures adéquates pour soutenir cette transition. C’est pourquoi nous devons avancer rapidement vers la loi de programmation militaire pour résoudre tous ces problèmes », a-t-il indiqué.

Cette Stratégie nationale de défense souligne que la gestion efficace des primes de motivation (PGA) peut non seulement galvaniser les soldats détachés à l’intérieur du pays, mais aussi leur permettre de lutter contre des menaces variées telles que le mercenariat, la criminalité transfrontalière, les braquages, le trafic illicite de bois précieux, les coupeurs de route et la désinformation, ce qui renforcera globalement la sécurité nationale.

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