Centrafrique : des éléments Faca, issus de la milice A Zandé Ani Kpigbé, accusés d’exactions à Mboki
Bandoulière d'un élément des Forces armées centrafricaines. Photo : Tous droits réservés.

Centrafrique : des éléments Faca, issus de la milice A Zandé Ani Kpigbé, accusés d’exactions à Mboki

La population de Mboki, dans le Haut-Mbomou, se dit dépassée par les exactions de certains éléments des Forces armées centrafricaines (Faca) issus de la milice A Zandé Ani Kpi Gbé. Selon des sources locales, des scènes de braquages, pillages et violences sont perpétrées de manière récurrente sur des civils. A en croire ces sources, même les autorités locales en sont inquiètes.

Selon les témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka auprès des habitants locaux, il ne passe pas un seul jour sans que la ville de Mboki et ses environs ne soient affectés par des exactions commises par certains éléments des Forces armées centrafricaines, recrutés au sein de la milice A Zandé Ani Kpi Gbé. Le 20 octobre dernier, deux chefs de village ont été passés à tabac par des militaires. Leur seul péché, c’est celui d’orienter deux anciens rebelles à la gendarmerie pour le désarmement volontaire ; ce qui n’a pas plu à ces forces.

« Ils les ont bastonnés sévèrement »

« Ils ont commencé par des braquages, pillages et vols. La semaine passée, deux éléments de l’UPC se sont fait désarmés à la police et cela a suscité le mécontentement de ces jeunes militaires. C’est ainsi qu’ils ont séquestré 2 chefs de quartiers. Ils les ont bastonnés sévèrement. Pour l’heure, ces derniers se trouvent à l’hôpital », témoigne un habitant.

Après ce forfait, ces notables des villages Mando et Lamoussou, avec des bras cassés, sont pris en charge par des autorités sanitaires.

« Nous n’avons rien fait de mal. Ils nous ont reproché le fait de remettre les deux anciens rebelles de l’UPC à la gendarmerie. Nous leur avons dit que la gendarmerie est une institution de l’Etat. Il nous est bien dit que si quelqu’un veut se désarmer volontairement, nous devons l’orienter à la gendarmerie. Malheureusement, ils nous ont frappés presque à mort. Nous avons été roués de 50 coups chacun. Moi, chef de village, mes deux bras sont cassés. Les autorités nous ont rassurés qu’elles vont remonter l’information« , raconte un des notables.

Selon les victimes, ce genre de comportement enfreint le processus de désarmement volontaire en cours et fragilise le vivre-ensemble.

« S’ils déposent les armes et qu’on les tue, ils ne vont plus sortir »

« Nous sommes toujours en contact avec le sous-préfet, les responsables de la police et de la gendarmerie. Mais avec cette situation, les rebelles vont-ils accepter de sortir et déposer les armes ? S’il y a la paix et s’il n’y a plus d’insécurité, les gens pourront vaquer librement à leurs occupations. Mais, ce n’est pas le cas pour le moment. S’ils déposent les armes et qu’on les tue, ils ne vont plus sortir« , déplore l’une des victimes.

Les autorités locales et administratives de Mboki se disent préoccupées par cette situation mais ne souhaitent pas en parler de peur d’être prises à partie. Ces anciens miliciens A Zandé Ani Kpi Gbé, incorporés dans l’armée nationale, avaient d’abord ouvert le feu avant de récupérer les ex-rebelles, désarmés et protégés à la gendarmerie de Mboki. D’autres exactions commises par ces hommes en treillis ont été aussi signalées à Dembia, proche de Rafaï dans le Mbomou. Ceci, en plus des violences perpétrées par des présumés éléments de l’UPC.

-Lire aussi : Centrafrique : la ville de Mboki secouée par des combats entre la milice locale A Zandé Ani Kpi Gbé et l’UPC