Ca y est ! Le nouvel Hôpital construit à Bimbo (banlieue de Bangui) reçoit ses premiers patients ce lundi 27 février 2012. L’annonce a été faite vendredi dernier par le ministre de la santé publique. Il s’agit d’un centre hospitalier de 100 lits qui va offrir des services en médecine générale, chirurgie et gynécologie. C’est une performance notable dans le domaine de la santé et de l’accès aux soins dans un pays où les indicateurs dans ce domaine sont au rouge.
Le Nouvel hôpital porte le nom d’Elisabeth Domitien, en hommage à un ancien premier ministre de l’empereur Bokassa 1er, la première africaine ayant occupé ce poste. Il a été inauguré le 4 octobre 2011 par le président François Bozizé, après 24 mois de travaux. Depuis lors, le public attendait son ouverture effective.
C’est un ensemble de bâtiments ultra modernes, construit grâce à la coopération chinoise, suite au forum sur la coopération sino-africaine tenu à Beijing en 2006. L’hôpital Elisabeth Domitien, occupe une superficie bâtie de 17784,9 mètres carrés. Il a été financé à hauteur de 4 milliards de francs CFA (environ 6.154.000 Euros) par le gouvernement chinois. Les travaux de construction ont été réalisés par les architectes chinois, avec une main d’œuvre centrafricaine.
Le directeur de l’hôpital a été nommé il y a déjà quelques mois, en octobre, juste avant l’inauguration. Il s’agit de Jules Jacobin Apatita. Interrogé par Radio Ndeke Luka, il a révélé que « tous les services sont dotés en personnel et en nombre suffisant depuis 3 mois. Le gouvernement sollicité a mis en place un fonds qui a permis l’acquisition de médicaments, du mobilier adéquat et des équipements, ce qui permet le démarrage des activités dans tous les services. Nous avons même acquis tout le matériel de soins pour le couple mère-enfant »
Toutefois, le directeur a déploré l’absence de hangar pour les accompagnants des malades et la conception de la morgue qui «n’est pas conforme à nos réalités».
Nul doute que ce nouveau centre hospitalier va contribuer de manière notable à décongestionner le trop plein des hôpitaux déjà existants dans la capitale centrafricaine. Il faut aussi espérer que l’entretien, la maintenance et la qualité des prestations suivront.
Faire du droit à la santé une réalité est un réel souci pour le gouvernement centrafricain et ses partenaires au développement.
A ce niveau la République Centrafricaine est confrontée à des problèmes épidémiques majeurs et récurrents. Alors que les besoins sont importants, les services de santé sont peu accessibles et peu fréquentés. Les indicateurs de santé sont à la dérive et on estime que 7 femmes sur 10 n’ont pas recours aux services de santé pour accoucher : environ 3 000 femmes meurent par an faute de prise en charge obstétricale et autant en garderont à vie des séquelles invalidantes. L’épidémie de Sida fait des ravages dans la population. La mise en œuvre des activités de lutte contre le Sida et la Tuberculose se heurte à des difficultés liées au manque de coordination des actions, à l’insuffisance des structures de prise en charge des malades et à la faiblesse des capacités nationales en termes de suivi clinique et épidémiologique.
L’ambassadeur de Chine Sun Hai Chao annoncé dans ce cadre la construction prochaine d’un « Centre de lutte contre le VIH Sida ».