Centrafrique : le parquet spécial requiert des peines de 20 à 30 ans de prison contre Azor Kalite et sa suite
Une vue de la salle d'audience de la Cour pénale spéciale à Bangui, juillet 2024. Photo: Minusca

Centrafrique : le parquet spécial requiert des peines de 20 à 30 ans de prison contre Azor Kalite et sa suite

Le parquet de la Cour pénale spécial a requis mercredi des peines allant de 20 à 30 ans d’emprisonnement contre les quatre accusés dans le procès Ndélé 1. L’accusation a recommandé 30 ans pour Azor Kalite, considéré comme l’accusé principal et 20 ans de prison pour les trois autres : Chafardine Moussa, Antar Ahamat et Wodjonodrogba Oumar Oscar.

Suspendu il y a plus de deux mois, le procès consacré aux attaques de la ville de Ndélé en avril 2020 a repris lundi devant la Cour pénale spéciale à Bangui. Cette phase de deux semaines est consacrée aux plaidoiries des parties civiles, des réquisitoires de l’accusation et des plaidoiries des avocats de la défense.

Après les plaidoiries des avocats des parties civiles lundi, le tour était pour l’accusation mercredi de présenter les preuves et renforcer son argument pour obtenir condamnation des quatre accusés dans le procès de Ndélé 1. Ndélé 1 fait allusion aux conflits à tournure ethnique entre deux factions (Goula et Rounga) de la rébellion du FPRC en avril 2020.

Mercredi, à tour de rôle, trois procureurs ont développé leurs arguments contre Azor Kalit, principal accusé, Chafardine Moussa, Antar Ahamat et Wodjonodrogba Oumar Oscar, tous poursuivis pour crime de guerre et crime contre l’humanité.

Des atrocités juridiquement caractérisées

Presque tous les réquisitoires attribuent l’attaque de la population civile de Ndélé aux combattants Goula du FPRC. Une attaque à caractère de vengeance dirigée particulièrement contre les quartiers majoritairement peuplés de Rounga et contre le marché central de Ndélé. Des violences d’une atrocité indescriptible, caractérisées par le meurtre de 30 civils, 65 blessés dont plusieurs grièvement, destruction et pillage de 160 maisons d’habitation et de commerce, des milliers de déplacements, détention de personnes dans des conditions inhumaines.

L’accusation argue que plus de 50 corps ont été inhumés dans des fosses communes. Des atrocités d’un niveau d’intensité juridiquement caractérisée selon Alain Tolmo, premier substitut du procureur spécial. Le parquet spécial a aussi exposé plusieurs armes légères et lourdes, des lance-roquettes, une quantité importante de munitions de guerre, saisis lors de l’interpellation des 4 accusés.

Après cette démonstration, le parquet spécial a requis la peine de 30 ans contre Azor Kalite et 20 ans de prison contre les trois autres accusés.

Les plaidoiries des avocats de la défense sont prévues du jeudi 7 au mardi 12 novembre. L’affaire sera ainsi mise en délibéré après les répliques qui se poursuivront jusqu’au 14 novembre.

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