La COP 29 s’est ouverte lundi à Bakou, en Azerbaïdjan, dans un contexte difficile, notamment après l’élection de Donald Trump, qui a déjà annoncé son retrait des accords de Paris et suscite des inquiétudes sur la suspension des financements américains. Il avait déjà pris cette décision lors de son premier mandat en 2016.
Plusieurs autres facteurs viennent assombrir ce nouveau sommet du climat. Le premier, et non des moindres, est la légitimité du pays organisateur. L’Azerbaïdjan est un grand producteur de pétrole, dont les revenus représentent un tiers de son PIB. Lors de la cérémonie d’ouverture, le président a d’ailleurs affirmé que le pétrole est « un don de Dieu » et qu’il ne fallait pas hésiter à l’exploiter.
C’est la troisième fois consécutive qu’un grand pays pétrolier accueille ce sommet, ce qui est perçu comme une provocation par la société civile et les pays qui subissent de plein fouet les effets du dérèglement climatique. Les souvenirs des incendies dévastateurs en Californie, des inondations et des ouragans aux États-Unis, en Espagne, au Tchad ou aux Philippines, restent encore bien vivants dans les esprits.
Un sommet sous fond de tensions
Les grandes puissances, notamment celles du G-20, principales contributrices des fonds d’adaptation et d’atténuation, ont également choisi de faire profil bas à Bakou pour exprimer leur mécontentement face au choix du pays organisateur. Bien qu’aucun pays n’ait officiellement annoncé de boycott, cette sous-représentation pourrait rendre difficile l’atteinte d’un consensus dans les deux semaines à venir.
Ce sommet se déroule également après la COP-16 sur la biodiversité, qui s’est conclue en Colombie il y a dix jours sur un échec retentissant, sans aucune avancée majeure. Ce manque de résultats n’est évidemment pas de bon augure pour la COP-29.
Quelle est la position de la RCA ?
Peu d’informations ont filtré sur la position de la République centrafricaine. La délégation nationale repose essentiellement sur le ministre de l’Environnement, Thierry Kamach, et celui des Eaux et Forêts, Gervais Mbata, accompagnés de quelques cadres techniques. Urbain Matamalé, le point focal, ne sera pas présent à Bakou. La société civile, quant à elle, est également très faiblement représentée.
Le porte-parole des organisations de la société civile a exprimé ses inquiétudes concernant un manque de transparence, précisant qu’aucun document officiel n’a été partagé à ce jour pour clarifier les positions et les ambitions politiques du gouvernement, notamment la contribution nationale déterminée (CDN), qui est pourtant essentielle. Bien que la RCA ait mis à jour sa CDN en 2021, celle-ci semble désormais dépassée et pourrait ne plus refléter les engagements actuels du pays.
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