Les réactions sont presque unanimes au lendemain de la levée totale, par le Processus de Kimberley, de l’embargo sur le diamant centrafricain. Si on note une satisfaction du côté des producteurs de diamants, le gouvernement se félicite de cette décision, l’opposition s’en réjouit et appelle à une transparence dans la gestion des ressources diamantifères du pays.
Imposée en 2013 durant le pic des conflits armés, cette sanction a été levée, le 15 novembre dernier. Un pari réussi pour le gouvernement selon Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines et de la Géologie qui a représenté la RCA à Dubaï pendant la réunion d’évaluation de cette sanction qui pesait sur le diamant centrafricain. Pour lui, tous les acteurs politiques doivent travailler en synergie pour éviter de retomber dans les faits du passé. Allusion faite à la persistance des crises militaro-politiques enregistrées ces derniers temps.
« Nous devrions continuer à travailler »
« De notre côté, nous devrions continuer à travailler pour que la sécurité soit restaurée sur toute l’étendue du territoire, ce que le gouvernement fait déjà. La mission qui était là en septembre a même constaté que la population vaque librement à ses activités dans les zones de production de diamant. Donc, il n’y a aucun problème qui pourrait conjurer à une certaine restriction », a indiqué Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines et de la Géologie.
Pour le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), qui salue la décision, une transparence dans la gestion de ces ressources s’avère nécessaire.
« Que cela profite au peuple centrafricain »
« Lorsqu’il y a une bonne nouvelle, quelque chose qui permet d’accroitre le bien-être du centrafricain, on ne peut que saluer. La chute de l’activité liée au diamant dans notre pays a fait que l’appauvrissement de la population est très prononcé, non seulement dans les zones productrices, mais dans tout le pays. Nous souhaitons maintenant que transparence soit instaurée dans le secteur pour que cela profite au peuple centrafricain » a affirmé Martin Ziguélé, président du MLPC.
Ecouter aussi la réaction des artisans miniers qui demandent au gouvernement de sécuriser davantage les zones d’exploitation diamantifère, afin d’éviter tout retour à l’instabilité et à l’incertitude.
L’embargo sur le diamant centrafricain a été imposé en 2013 durant la crise militaro-politique. Les experts pointaient du doigt le financement de groupes armés. Aujourd’hui, les diamants en provenance de l’intégralité des régions du pays vont pouvoir être vendus à l’exportation. C’est la fin d’une sanction qui a affecté pendant plus de 11 ans l’économie centrafricaine.
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