Les anciens miliciens « A Zandé Ani Kpi Gbé », incorporées dans l’armée nationale commettent, ces derniers temps, des exactions sur la population civile de Mboki dans la préfecture du Haut-Mbomou. Jeudi dernier, trois pêcheurs ont été tabassés par ces hommes en armes. Leur tort, selon leurs bourreaux, c’est le fait d’avoir organisé des parties de pèches sans autorisation.
La situation va de mal en pis à Mboki, dans le sud-est centrafricain. Selon des sources locales, il ne passe une seule semaine sans qu’une bavure ne soit commise sur des civils. La population ne sait plus à quel saint se vouer, face à la montée des exactions des anciens éléments de la milice « A Zandé Ani Kpi Gbé », incorporés dans l’armée. Le jeudi 2 janvier, trois pécheurs, en plein exercice de leur métier ont été arrêtés par ces hommes en treillis et ont été fouettés 50 coups chacun. Motif : ils ne sont pas natifs de Mboki, et donc ils doivent demander la permission avant toute activité. « Ils ont confisqué l’argent des poissions que nous avons donné à une femme d’aller vendre. Ils nous ont tabassés 50 coups, 50 coups. Chacun de nous doit payer une amande de 20.000 francs CFA dans un délai de 3 jours. Ce sont des A Zandé Ani Kpi Gbé Wagner. Pour eux, nous ne devions pas pratiquer la pêche. Le président de la jeunesse a clairement dit qu’il est interdit aux Yakoma et Nzakara de faire la pèche ici. », a témoigné une des victimes.
D’autres sources locales aussi citent le président de la jeunesse locale dans cette affaire. Il serait de mèche avec les auteurs de ces exactions. Contacté, Mathieu nie les faits avant de les reconnaitre : « Non, ils n’ont pas été tabassés. Hier je suis parti là-bas discuter de leur situation et on les a libérés avant deux heures. Oui, hier ils ont été passés à tabac avant mon arrivée. On leur dit de ne plus aller faire la pèche jusqu’à nouvel ordre. Il leur faut une autorisation de madame le maire avant tout. Moi je suis innocent dans cette affaire. »
Radio Ndeke Luka a tenté, sans succès, d’avoir la version des faits de la maire de la ville ainsi que du responsable des militaires mis en cause. Des informations rapportées à notre rédaction font savoir que ces anciens miliciens, désormais sous la bannière de l’armée nationale, règnent en maitres sous le regard impuissant des autorités locales. Car, disent nos sources, elles n’écoutent et ne rendent comptes qu’aux soldats russes qui les ont formés.
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