Les habitants d’Alindao, ville situés dans la préfecture de Basse-Kotto se plaignent du manque de cimetière. Des inhumations anarchiques se font tout près des maisons, des puits et sources d’eau. Cela peut avoir des conséquences néfastes sur la santé. Face à cette situation, le maire de la ville, promet la construction d’une catacombe digne de ce nom.
Les occupants d’Alindao font face à un manque de cimetière. Face à cette situation, ils sont obligés d’inhumer leurs proches à proximité des maisons et des puits. Une pratique qui inquiète beaucoup de personnes à l’exemple de Prudence, une habitante de localité. « Dans les quartiers, les gens enterrent des cadavres dans des trous qui ne sont même pas profonds. Ces derniers temps, il y a eu plusieurs décès et des inhumations qui se font autour des maisons. Cela dégage de mauvaises odeurs », déplore-t-elle.
Les conséquences sanitaires d’inhumations anarchiques sont confirmées par Thierry Madjidjato médecin à Alindao. « Il est important d’éloigner les cimetières des lieux d’habitations. Les trous parfois se communiquent par les biais de phénomène naturelle. Si un cimetière se trouve plus proche d’un puit, c’est un danger pour ceux qui consomment l’eau qui sort de ce puit. En partant de là, une grande épidémie peut se déclencher, se propager et dévaster un grand nombre de populations », précise-t-il.
« Une personne vivante ne peut pas cohabiter avec des fantômes. Nos maisons sont entourées de tombeaux. Ce n’est pas normal. Nos enfants sont terrifiés et parfois dans nos rêves, les esprits de morts nous hantent », confie Jacques Mballa, chef du quartier Togbo qui se dit impuissant devant les enterrements anarchiques et n’a que les yeux tournés vers la mairie d’Alindao : « Lors d’une réunion, le maire nous a demandé de trouver un espace pour le cimetière. C’était en décembre. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas de changements. Lorsque tu dis à une personne de ne pas enterrer de cadavre proche des habitations, elle te répond que c’est sa concession ».
Le maire d’Alindao compte en revanche lui aussi sur l’appui des chefs de groupes pour dégager un espace de nécropole. « Nous allons échanger avec les chefs de quartiers et de groupes pour qu’ils nous délimitent deux espaces, un pour les musulmans et l’autre pour les chrétiens. On va solliciter l’appui de la Minusca pour nettoyer ces parcelles, une fois délimitées », indique Guy Maurice Mbonzomon Sessé.
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