Les usagers des transports en commun ont souffert ce 19 mars 2012 pour se rendre sur les différents endroits d’activités. Cette situation est due à la grève d’un jour des receveurs et chauffeurs de la Société Nationale des Transports Urbains (SONATU).
Les grévistes ont exigé le payement de leurs 3 mois d’arriérés de salaire et une condition décente de travail. La grève intervient quelques jours après l’arrestation de 8 cadres de la SONATU. Une arrestation liée au détournement d’environ 2,5 milliards de francs CFA (environ 18. 300. 000 euros) de cette société.
Quand bien même une rencontre négociée avec la direction générale de la gendarmerie qui assure désormais la gestion quotidienne de la SONATU a eu lieu, les grévistes ont maintenu leur position. Tous les bus ont été parqués au Complexe Sportif Barthélemy Boganda.
Les reporters de Radio Ndeke Luka ont déclaré que « la circulation a été perturbée surtout aux heures de pointe : Elèves, travailleurs, commerçants paysans se sont livrés à des scènes de bousculade pour attraper un taxi ou un bus n’appartenant pas à la SONATU ».
A la veille de ce mouvement de grève, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a porté plainte contre la SONATU pour « non déclaration d’une partie de son personnel ». Une information publiée par le Réseau des Journalistes en Droit de l’Homme et relayée par Radio Ndeke Luka.
D’après la source de ces journalistes, le service de recouvrement de la CNSS s’était rapproché de la direction de la SONATU le 25 janvier 2011, pour répertorier tout son personnel, en vue de faire « le calcul de la part patronale et salariale ». Au cours de cette opération, les dossiers de 159 employés ont été présentés et enregistrés alors qu’ils n’ont pas été déclarés.
Selon le calcul, la SONATU doit 49.370.000 FCFA (environ 759553 euros) à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pour le compte des 159 agents. Seulement, cette somme n’a jamais été versée. C’est ainsi que la Caisse nationale a décidé de poursuivre en justice la SONATU à cause de cette non-déclaration qui est une violation des droits du personnel.
Selon d’autres sources, la société comptait environ 300 employés au départ. Mais seuls 159 ont été présentés à la caisse nationale de sécurité sociale. D’après un conducteur de bus de la société, les responsables profitent des erreurs des employés pour les licencier.
D’après cette même source, sur un salaire mensuel de 150.000 FCFA (environ 230 euros) prévu dans le contrat pour les chauffeurs, c’est la somme de 75.000 FCFA (environ 115 euros) qui est perçue. Les responsables de la société ont affirmé verser la différence à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
En attendant la mise en place d’un nouveau conseil d’administration, toutes les sorties et les entrées des bus sont enregistrées par la gendarmerie. Au moment des versements des recettes journalières, les caissières et les caissiers sous garde à vue à la Section de recherches et d’investigations (SRI), sont ramenés à la direction pour enregistrer les recettes. De même, l’achat de carburant à la pompe se fait sous la supervision de la gendarmerie, afin d’éviter d’autres débordements.
Cette décision intervient après les cas de malversation et de détournement signalés au sein de la société et dont les principaux présumés coupables ont été interpellés par la justice.