Ils sont plus de 300 électeurs sénégalais résidant en République centrafricaine à se rendre aux urnes ce 25 mars 2012, pour départager Abdoulaye Wade président sortant et Macky Salle ancien Premier ministre candidat de l’opposition. Il s’agit du second tour d’un scrutin qui s’annonce très controversé.
Toutefois, 5 personnes ont été appréhendées dans la matinée de ce 25 mars pour fraudes par la Police nationale pendant le déroulement de ce scrutin au consulat du Sénégal à Bangui.
« Nous sommes là pour sécuriser notre vote. Tout se déroule bien en dépit de ces cas de fraudes aussitôt détectés. Un compatriote de mauvaise foi a fait rentrer dans le bureau de vote 6 personnes pour frauder. Ce comportement incivique risque d’entacher la crédibilité de ce scrutin », a affirmé à Radio Ndeke Luka sous couvert de l’anonymat un membre de l’unique bureau de vote à Bangui.
La bonne réussite de ce vote constituerait une lueur d’espoir pour la communauté sénégalaise de Centrafrique. Une communauté qui se brasse avec les centrafricains et se démarque par le commerce de vêtements et la bijouterie. Une importante communauté centrafricaine vit d’ailleurs au Sénégal, soit pour les études ou pour le commerce et bien d’autres activités.
Mais Que peut-on déjà dire de ce scrutin qui voit la participation de plus de 53 millions d’électeurs à la mis journée de ce dimanche ? C’est l’ancien président nigérian qui a fait le constat.
Olosegoun Obansanjo qui dirige la délégation d’observateurs de l’Union africaine a confié à la presse « qu’il n’y a rien à signaler ; tout se passe bien. Il venait de visiter plusieurs bureaux de vote et procéder à une première évaluation avec son équipe répartie aux 4 coins du pays ». Une information rapportée par un envoyé spécial de Radio Ndeke Luka au Sénégal.
« Cette situation d’un scrutin calme m’a personnellement été confirmée par le représentant de Transparency International au Sénégal. Il y a moins de tension qu’au premier tour et surtout bien plus d’affluence », a affirmé Olosegoun Obansanjo.
Quant aux deux candidats, ils ont tous voté. Macky Salle à Fatick, ville dont il est le maire et qui se trouve à 150 kilomètres de Dakar. A sa sortie du bureau de vote, il s’est dit « confiant mais a appelé ses partisans à ne pas faire des déclarations victorieuses prématurées ».
Du côté du président sortant, il faut dire que les forces de l’ordre avaient pris soins de mettre en place un dispositif de sécurité spéciale pour éviter les huées du premier tour.
« Cette fois personne n’entre dans le bureau de vote sans carte d’électeur et personne n’y reste après avoir voté. C’est dans ce contexte que la police a dispersé à coups de grenades lacrymogènes, des fidèles d’un chef religieux venus crier des slogans de propagande en faveur du président Wade. C’est d’ailleurs le seul incident signalé à ce stade », a précisé l’envoyé spécial.
Bref, a-t-il remarqué, « pas de dysfonctionnement, un scrutin calme, une affluence bien supérieure qu’au premier tour. Reste à savoir dans quelques heures pour qui le grand soir, Abdoulaye Wade ou Macky Salle. Les sénégalais jugeront de l’intérêt ou non de voir leur 3ème président Abdoulaye Wade briguer un 3ème mandat très controversé ».
A titre de rappel, 14 candidats était en lice dès le 1er tour. Au premier tour, Abdoulaye Wade était arrivé en tête avec 34,81% contre 26,58% pour Macky Salle.