Le président en exercice de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC), Antoine Ntsimi vient d’être déclaré « persona non grata » sur le territoire de la République Centrafricaine. Il a été bloqué à l’aéroport Bangui M’poko dès son arrivée dans l’après-midi du mercredi 21 mars 2012.
Selon des sources concordantes, le Camerounais Antoine Ntsimi venait à Bangui à bord du vol régulier Ethiopian Airlines pour percevoir son salaire mensuel.
A l’escale de Bangui, c’est le commissaire de cet aéroport en personne qui serait monté à bord de l’appareil pour notifier à Ntsimi qu’il était « indésirable » dans le pays. Il a été ainsi contraint de poursuivre son voyage avec Ethiopian jusqu’à Addis-Abeba, avant de regagner son pays le Cameroun.
Selon un Conseiller à la CEMAC qui a requis l’anonymat, « après un mandat de 4 années passées à la tête de la Commission de la CEMAC, Antoine Ntsimi devait en principe passer la main à un centrafricain. Mais malheureusement, ce dernier a refusé et s’est maintenu à la présidence de la commission faisant naître une « guerre » entre lui et l’Etat centrafricain ».
La même source a indiqué que, « Ntsimi a déjà perçu 900 millions de FCFA (environ 1.384.615 euros) représentant ses indemnités de départ mais il n’est toujours pas parti ». « En plus de ses indemnités, il continue de percevoir indument son salaire mensuel et, d’engager des dépenses au nom de la Communauté ».
D’après ce Conseiller, « le Président de la Commission de la CEMAC devrait suspendre ses activités à la tête de cet organe au même titre que les autres présidents d’autres organes de l’institution telle la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) dont les mandats avaient été suspendus suivant une décision des Chefs d’Etats membres».
La source a ajouté que « c’est le Vice-président de la Commission qui pourrait assurer l’intérim du Président jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire jusqu’au prochain sommet des Etats membres probablement envisagé en mai 2012 ».
Un article de presse qualifié d’injures à l’égard du président centrafricain, publié récemment sur Afrik.com a suscité de vives réactions au sein de la classe politique centrafricaine. C’est ainsi que ces dernières semaines à Bangui, les chroniqueurs de la cellule de communication de la présidence de la République, ont multiplié sur les antennes de la Radio nationale, de campagnes de dénigrements à l’égard d’Antoine Ntsimi.
Le président centrafricain François Bozizé, après plusieurs moments de silence, a donc tranché net en prenant cette décision après son retour d’une visite dite de courtoisie à son homologue tchadien Idriss Déby Itno.
Le dimanche 19 mars, le Chef de l’Etat gabonais Ali Ben Bongo, invité d’une émission sur une chaine internationale, a rappelé le fait que dorénavant, les institutions de la CEMAC seront gouvernées à tour de rôle en dénonçant l’attitude de Antoine Ntsimi qui a probablement refusé de laisser la main à un centrafricain.