La Mission de la paix de l’Union Africaine-Nations Unies (MINUAD) au Darfour dans l’ouest du Soudan, entend enquêter sur l’attaque survenue mardi dernier près de la frontière centrafricaine. Une attaque où des rebelles soudanais assurent avoir tué des soldats soudanais dont 11 soldats de l’Armée centrafricaine.
Selon la porte-parole de la MINUAD, Susan Manuel, « une patrouille a été envoyée dans la région reculée d’Umm Dafog où se sont déroulés les combats, sans préciser quel groupe rebelle avait mené l’attaque ».
Toutefois, la faction SLA-Minni Minnawi a revendiqué cette attaque menée mardi: « Dans ces combats, nous avons fait usage d’armement lourd et bombardé la zone à distance », a déclaré à la presse internationale le porte-parole de cette faction, Abdoullah Moursal. Selon lui, « l’armée soudanaise a subi « de lourdes pertes » et plusieurs soldats ont été faits prisonniers. Aussi, la zone est désormais sous contrôle rebelle ».
Le porte-parole de l’Armée soudanaise n’était pas joignable dans l’immédiat pour livrer toutes informations précises sur cette première attaque. Une attaque que la force Tripartite République Centrafricaine, Soudan et Tchad vient d’essuyer, a indiqué les sources de cette presse.
Jeudi dernier, le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour (ouest du Soudan), a annoncé avoir pris 2 postes militaires soudanais à une quarantaine de kilomètres au nord de Heglig, une ville soudanaise conquise le 10 avril par l’armée sud-soudanaise.
L’année dernière, le JEM et plusieurs mouvements du Darfour avaient créé un front commun avec des rebelles des Etats soudanais du Kordofan-Sud (où se trouve Heglig) et du Nil Bleu, pour renverser le régime de Khartoum. Un régime accusé de ne pas représenter la diversité du pays. Mais les rebelles darfouris ont démenti combattre au côté de l’armée sud-soudanaise.
En 2003, le JEM, le SLA et d’autres mouvements issus des tribus non-arabes du Darfour s’étaient soulevés contre le gouvernement soudanais, dominé par des Arabes.
Le pouvoir de Khartoum avait réagi en envoyant des milices Janjawids, entraînant une guerre civile. Une guerre qui a fait au moins 300.000 morts selon l’Organisation des Nations Unies et, 10.000 selon Khartoum.