La prochaine destination de l’incursion des rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) serait le Tchad, pays frontalier à ceux déjà affectés. Pour parer à toutes éventualités, une mission des Nations Unies et de l’Union Africaine partie le 21 avril 2012, s’entretient ce mardi avec Idriss Deby Iteno, président de la République du Tchad. Avant la rencontre avec le numéro un tchadien, une série de réunions sont au menu avec les autres autorités de ce pays, notamment sur la question de la LRA.
Elle est dirigée par le Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), Abou Moussa, et l’Envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la question de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Francisco Madeira.
Cette mission a été décidée suite aux analyses de plusieurs observateurs indiquant que la pression actuelle contre les rebelles de la LRA pourrait les amener à organiser une incursion dans d’autres pays partageant une frontière avec ceux affectés.
Le Tchad, qui est situé au nord de la République centrafricaine (RCA), constituerait donc une destination possible pour Joseph Kony et ses éléments, d’autant plus que la RCA est considérée par les autorités centrafricaines comme « l’épicentre de la LRA ».
La démarche conjointe de l’ONU et l’UA vise à sensibiliser le gouvernement tchadien et les partenaires au développement sur cette question, afin que des mesures préventives soient prises pour éviter un tel scénario. Cette diplomatie préventive sera aussi déployée en faveur du Soudan, limitrophe avec la RCA à l’ouest et avec le Soudan du Sud au sud.
La mission conjointe de l’ONU et de l’UA au Tchad s’achève ce mardi même. Elle survient une semaine après celle effectuée en République Démocratique du Congo (RDC) et en RCA du 10 au 15 avril.
Celle-ci a permis d’évaluer le chemin parcouru dans la mise en œuvre de l’Initiative de coopération régionale de l’Union africaine contre la LRA. Aussi, constater qu’il est de plus en plus urgent de mettre rapidement fin aux atrocités de ce groupe armé à l’origine, depuis 2008, de plus de 2400 morts, au moins 3400 enlèvements et plus de 440 000 déplacés internes ou réfugiés.