Les sages femmes et infirmiers accoucheurs de la République Centrafricaine à l’instar des autres du monde célèbrent ce 5 mai leur journée sous un signe de revendication. La journée est placée jusqu’en 2015 sous le thème « Le monde a besoin de sages femmes maintenant plus que jamais ». En RCA, c’est la ville de Berberati (ouest) qui accueille les festivités.
En effet, les conditions de travail de ces agents de santé ne sont pas toujours améliorées dans le pays. Ce qui se traduit par un taux très élevé de la mortalité maternelle.
La politique sanitaire de ce pays post conflit n’offre pas un environnement propice pour l’exercice de ce métier. Conséquence : de nombreux cas de césarienne sont souvent suivis de décès.
Du coup, survivre pendant et après un accouchement apparaît à ce jour comme un miracle. Le manque de plateau technique adéquat, une rémunération dérisoire et le manque de formation sont quelques facteurs de blocage.
Ce faisant, on assiste dans presque toutes les formations sanitaires du pays à des ventes parallèles de produits pharmaceutiques. Une situation qui écarte les patients les plus démunis du système de soins classiques.
Toutefois, certaines sages femmes conscientes des conditions précaires liées au système sanitaire du pays restent attacher à leur travail. D’autres n’ont que leurs yeux tournés vers le gouvernement qui traine parfois dans leur intégration dans la fonction publique.
Interrogée par Radio Ndeke Luka, Albertine Yakota, une des sages femmes centrafricaines regrette que « certains parents des malades ou les malades eux-mêmes ne comprennent pas toujours la nécessité d’une auto prise en charge. Une femme à terme peut débarquer dans nos services sans aucun matériels de 1ère urgence pensant que c’est l’hôpital qui fournirait tout pour son accouchement. Or, dans de pareils cas, nous ne disposons pas souvent de kits sociaux, ce qui pourrait non seulement nous compliquer la tâche, mais aussi met en péril la vie de ces parturientes ».
Il faut noter que le pays est loin d’être couvert par les sages femmes. Le plus souvent, pour des cas d’accouchement, l’appel est fait dans certaines zones reculées du pays aux matrones traditionnelles.