Un nombre important d’hippopotames a été clandestinement massacré dans les régions de Sosso Nakombo et Dede Mokouba. C’est une information rendue publique ce 3 juin 2012 par le Programme Régional de l’Environnement en Afrique Centrale (PREAC) en mission dans la Mambéré Kadéï et la Sangha Mbaéré. Elle survient à la veille de la célébration de la journée mondiale de l’Environnement.
Au cours des réunions organisées dans les deux préfectures les 1er et 3 juin 2012, le PREAC a fortement recommandé aux autorités locales, de dresser un procès verbal sur les massacres constatés afin de pouvoir engager des poursuites judiciaires contre toute personne appréhendée. mais pour le moment les auteurs de ce forfait sinistre n’ont pas été identifiés encore moins appréhendés.
Interrogé par le correspondant à Berbérati de Radio Ndeke-Luka, Paul Docko, point focal de la mission estime : « Si l’abattage de ces animaux se poursuit comme vient de le constater la mission à Berberati, il est fort probable que ces animaux disparaîtront dans un avenir très proche. Les principales menaces qui pèsent sur cet animal aquatique sont liées à la destruction de son environnement et à la chasse ».
Ces menaces ne se limitent pas qu’à la Mambéré Kadéï. Dans la forêt équatoriale de N’goto (sud-ouest) où l’on enregistre aussi un nombre important d’hippopotames, de nombreux braconniers circulent furtivement. Pire encore, il a étable établi que le plus souvent, les nombreux massacres d’animaux protégés se font sous les regards complices des autorités centrafricaines.
L’autre région où la vie de ces espèces aquatiques est aussi en constante menace est la préfecture de la Vakaga (extrême-nord). La colonie d’hippopotames fait souvent l’objet de braconnage commis par les autochtones ou encore par des malfrats venus des pays limitrophes de cette région.
Selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) de 2003, le nombre global des hippopotames se trouvant sur le territoire centrafricain était estimé à environ un millier, un nombre qui serait sans doute réduit à force de multiples tueries injustifiées des populations riveraines et autres.
Dans la même visée que le PREAC, un programme de l’Union européenne, de conservation et utilisation rationnelle des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (Ecofac), intervient depuis 2001 dans la réserve de N’goto où elle a lancé des projets touristiques.
Pour préserver la survie de cette espèce vulnérable et de la faune des réserves centrafricaines en générale, le PREAC en mission dans le sud-ouest de la RCA, entreprend de collaborer avec la population mais surtout avec les autorités judiciaires afin de préserver les intérêts tant nationaux et qu’écologique. Les hippopotames actuellement sur le sol centrafricain pourraient fuir à force d’être menacés.
Pour rappel, un atelier sous régional pour l’Afrique centrale sur le trafic d’espèces animales et le démantèlement des réseaux illicites transnationaux s’était tenu du 3 au 5 avril dernier à Libreville. Plus de 150 représentants des pays de la Communauté Economique et Monétaire en Afrique Centrale (CEMAC) et de la République Démocratique du Congo (RDC) y ont pris part.
Les hippopotames sont des joyaux touristiques qui ne vivent qu’en Afrique, au sud du Sahara. Nombreux sont ceux qui viennent de loin pour venir admirer ce patrimoine national.