Que se passe-t-il exactement à Bakouma ? Près de 24 H après l’attaque de la ville, à la mi-journée du dimanche 24 juin 2012 par des hommes armés, des informations commencent à parvenir mais au compte-goutte.
Radio Ndeke Luka a pu joindre au téléphone un habitant de la ville. Ce dernier parle d’un groupe d’hommes d’au moins 200 éléments. Il en parle sous l’appellation « tongo-tongo ». C’est ainsi que dans la langue locale, on désigne les hommes de LRA (Armée de résistance du Seigneur) de Joseph Kony. Radio Ndeke Luka n’a toutefois pas pu pour le moment recouper ces informations avec d’autres sources.
Selon un communiqué militaire lu dimanche soir sur les ondes de la radio nationale, « un violent accrochage a mis aux prises hier dans l’après-midi à Bakouma » l’armée centrafricaine et « un groupe d’hommes armés non identifiés dans leur tentative de lancer l’assaut contre le site de la société minière Areva« .
« L’ennemi a fait quelques dégâts matériels et s’est retiré en emportant essentiellement des vivres. Il est pour le moment difficile d’établir un bilan des combats, cependant on ne déplore aucune victime sur la zone ni parmi le personnel, ni au sein de la population de Bakouma« , selon le communiqué.
D’autres sources contactées par Radio Ndeke Luka confirment que les éléments de l’’armée centrafricaine, après un repli sous l’effet de la surprise au déclenchement de l’attaque, a lancé une contre-offensive à la faveur de la nuit tombée et a pu chasser les assaillants hors de la ville.
Toutefois, ces derniers, aux dernières nouvelles, occupent toujours le site de la société française Areva situé à environ 8 kms de Bakouma. Plusieurs sources font état de 4 otages retenus sur le site par ces hommes armés. Il s’agirait de trois ressortissants français et d’un centrafricain, tous agents de Areva et parmi lesquels le directeur général de la Société en Centrafrique.
L’ambassade de France à Bangui a toutefois affirmé a affirmé à l’AFP que cinq ressortissants français du groupe Areva qui étaient sur le site étaient en contact avec les autorités françaises qui cherchaient « la solution la plus adaptée » pour eux.
Radio Ndeke Luka confirme à ce sujet l’existence d’une cellule de crise à l’ambassade de France à Bangui. Cette cellule a tenu une première réunion dimanche dans la soirée à l’annonce de l’attaque et d’une prise d’otages dont des ressortissants français.
En l’absence de toute réaction officielle à Bangui, les questions demeurent encore nombreuses. Qui sont-ils exactement? Combien sont-ils au juste ? D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? S’il se confirme que des ressortissants français sont retenus en otage, l’armée française basée à Bangui interviendra-t-elle ?
Quoiqu’il en soit, voilà un nouveau front dont la RCA se serait bien passé.