Les forces de l’ordre ont appréhendé ce 4 juillet 2012 au quartier Banga1 dans le 5ème arrondissement de Bangui, 3 sacs et demi contenant de faux grains de café mélangés avec des os et des morceaux de charbon. Les produits ont été saisis dans un atelier de broyage ou ils devaient être transformés en poudre et mis en vente. La propriétaire des sacs de faux café a réussi à s’enfuir.
Selon les habitants qui ont intercepté ces sacs de café, « c’est au moment où la femme a apporté les produits pour les moudre afin de les revendre que nous avons mis la main sur les sacs et nous avons jugé utile d’appeler la police pour la saisie ». Mais s’apercevant qu’une intervention des forces de l’ordre a été sollicitée, la propriétaire a pris la fuite abandonnant ses fausses marchandises avec la complicité des certains agents municipaux présents sur les lieux.
Le commissaire de police et Directeur de la surveillance du territoire, Jean Koualet, confirme à Radio Ndeke Luka que « la dame qui devrait être interrogée, a pris la fuite grâce à la complicité de quelques agents de la mairie qui étaient les premiers à constater ce mélange. La femme leur a donné la somme de 30 000 FCFA contre son évasion».
Par ailleurs, le propriétaire du moulin, Jacques Boubande interpellé, a confirmé que le contenu des 3 sacs est bel et bien du faux café mélangé avec des os et du charbon : « effectivement, j’ai vu 2 sacs de café et l’autre qui a été écrasé à moitié, il y avait tout un mélange, même du mais ».
Toutefois, il rejette la responsabilité sur son employé qui n’a pas fait attention et reconnaît aussi avoir remis 30.000 FCFA aux agents de la police municipale qui sont passés et qui ont voulu emporter son moulin, « j’ai demandé pardon aux agents de la mairie qui ont voulu saisir mon moulin parce que je n’étais pas au courant de ce qui se passait avec mon broyeur ».
Cette pratique est en passe de se généraliser surtout à Bangui. Il suffit de faire un tour particulièrement au marché Mamadou Mbaïki au Kilomètre 5 pour voir ces femmes qui ont pour activité principale, la vente de la poudre de café. Depuis de nombreuses années, cette situation a été dénoncée par les consommateurs. Malheureusement, les autorités chargées de l’hygiène alimentaire et ceux de la santé ont toujours négligé cette plainte.
La question que la plupart des consommateurs de cette qualité de café se posent est celle de savoir d’où proviennent ces os mélangés au charbon ? Est-ce la pauvreté qui serait la cause d’un tel acte ? Que dire de la santé de ceux qui consomment depuis longtemps cette fausse potion ? Pour subsister, faut-il tout inventer ?
Quelles qu’en soient les raisons, cette pratique représente un réel danger pour la santé publique.