A l’insécurité alimentaire et territoriale s’ajoute le problème d’accès à l’eau potable en République Centrafricaine. Après Berberati et Bangassou, c’est au tour de la capitale centrafricaine de brandir le drapeau des difficultés à se procurer de la bonne eau pour la consommation.
Dans la plupart des arrondissements de la ville de Bangui, la pénurie d’eau potable est pénible pour les populations. Pour avoir de l’eau saine pour la consommation, certaines femmes se privent des grasses matinées dans le but de gagner une place de choix devant les divers points d’eau de leurs localités respectives, rapporte un journaliste de Radio Ndeke Luka ce 16 juillet 2012.
Plus de 100 à 200 bidons vides sont déposés devant les nombreuses fontaines de la capitale centrafricaine. De quoi indigner bon nombre de mères centrafricaines qui peinent à gagner quelques litres pour les besoins de leurs foyers.
Une habitante du quartier Gobongo dans le 8ème arrondissement de Bangui, Salimata Nour, mère de nombreux enfants et âgées de 47 ans, se plaint du fait qu’elle abandonne presque tous les jours ses enfants tôt le matin à la quête de l’eau potable. Une autre ménagère, Marie Noël, mère de 5 enfants et habitant Boy-Rabe, dans le 4ème arrondissement, s’inquiète quant à elle de l’impact sanitaire de la prise des eaux de pluie ou de puits auxquelles elle habitue sa famille depuis un certain temps. Elle déplore aussi les bousculades et bagarres fréquentes conditionnées à la procuration des eaux de fontaines.
Selon les avis des uns et des autres recueillis ce 16 juillet par RNL à Bangui, cette crise d’eau potable provient de la vétusté des équipements de la Société de Distribution d’Eau en Centrafrique (SODECA). « La qualité d’eau que fournie cette société semble non hygiénique et de couleur jaune. Ceci laisse dire qu’elle n’est pas bien traitée et peut être nocif pour la santé », indique une jeune femme.
De son côté, la SODECA laisse entendre que des travaux sont en train d’être réalisés pour une suffisante et saine distribution d’eau à la population banguissoise dans les jours à venir. En attendant, les banguissois doivent consommer les eaux de puits et de pluie et les utiliser pour les autres tâches ménagères.
Selon le Rapport Mondial sur le Développement Humain, à peine 28% des centrafricains ont accès à l’eau potable. Or, on assiste actuellement à des pénuries d’eau presque sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Cette difficulté à s’approvisionner en eau potable a entrainé récemment de nombreuses bagarres entre femmes à Berberati dans la Mambéré Kadéï.