Les élèves ont repris ce lundi 21 septembre 2015 le chemin de l’école après trois mois de vacances. Le ministre de l’Education nationale, Elois Anguimaté, a personnellement présidé cette rentrée des classes. L’école d’application Centre Filles a servi de cadre pour le lancement du programme pédagogique au titre de l’année scolaire 2015-2016.
« Notre école, comme vous l’avez constaté, se relève. C’était un défi majeur. On pensait que notre école allait mourir au regard de ce que le pays a connu ces trois dernières années. Mais notre école n’a pas été abandonnée. Jamais au grand jamais! Notre école a eu à mobiliser autant de ressources humaines, financières, techniques », s’est réjouit Elois Anguimaté.
L’Union européenne, la Banque africaine de développement (BAD), le partenariat pour l’éducation même les familles centrafricaines ont mis de leurs poches afin que l’école centrafricaine puisse se relever.
L’insécurité qui a prévalu en République Centrafricaine n’a pas été un obstacle quant à l’organisation des examens sur l’étendue du territoire national, à l’exception des sous-préfectures des Mbrés (Nana Gribizi) et de Batangafo (Ouham).
« Aujourd’hui et plus que jamais, nous prenons l’engagement de faire en sorte que ces enfants qui habitent les Mbrés et Batangafo, qui ont été privés pendant des années d’école, retrouvent comme tous les autres enfants le chemin de l’école », a indiqué le membre du gouvernement.
Défis
Lors de la cérémonie marquant la rentrée des classes, le chef du département de l’Education nationale a traduit les défis de l’heure en priorités notamment la réhabilitation et la construction des infrastructures scolaires, leur équipement en mobiliers, la dotation des enfants en kits scolaires et le renforcement des capacités des enseignants.
Car selon M. Anguimaté, « Plus de 40% de nos enseignants sont des maîtres-parents, payés par les parents des élèves ». Des pays amis ont émis le vœu d’envoyer en Centrafrique « des enseignants sans frontières » en vue du renforcement des capacités de nos enseignants.
Un SOS a été lancé à l’endroit des partenaires en vue de soutenir le système éducatif centrafricain. « Je sais que vous êtes avec nous, ne nous abandonnez pas, n’abandonnez pas nos enfants », a mentionné le ministre avant de noter que « 2015-2016 s’inscrit sous de meilleurs auspices au regard de la forte mobilisation internationale qui se fait autour de l’école ».
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) entend accompagner le Ministère de l’Education nationale dans cet élan à travers l’appui en vivres issus des produits alimentaires locaux.
« La nouveauté, c’est que nous allons faire des cantines scolaires endogènes. Cette stratégie consiste à stimuler les enfants à aller à l’école mais aussi stimuler la production locale. Nous allons commencer dès le mois d’octobre avec un achat de 10 tonnes de riz à Bozoum auprès des groupements à la base, 7 tonnes de haricots blanc à Bocaranga et 7 tonnes de haricot rouge à Bouar », a rassuré Albert Bango-Makoudou, chargé de programme au PAM, chef de section éducation-protection sociale.
Le PAM a pu atteindre en 2014-2015, 230.000 enfants sur 460 écoles sur l’ensemble du territoire national. « Nous allons augmenter le nombre pour atteindre au plus 600.000 enfants », a souligné M. Bango-Makoudou.