L’Eglise catholique de Centrafrique rejette toute responsabilité dans l’affaire Luk Delft, prêtre belge condamné dans son pays pour viol perpétré sur des mineurs à Kaga-Bandoro. Tout comme les victimes, l’Eglise catholique réclame une réponse judiciaire. C’est ce qu’a indiqué ce 4 décembre Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga lors d’une rencontre avec la presse à Bangui.
Si l’Eglise est affectée, elle ne baisse pas les bras et a déjà saisi la justice à cet effet. « L’Eglise a porté plainte le 7 octobre au Tribunal de Grande Instance de Bangui et a mis en place une équipe où nous avons un canoniste, un avocat et un psychologue. A la date d’aujourd’hui, une mission est effectuée à Kaga-Bandoro. Nous avons mené des enquêtes et Caritas internationale nous a aidées. Que justice et réparation soient faites » a indiqué Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga.
Loin de calmer l’hémorragie, l’évêque métropolitain de Bangui appelle les partenaires à la raison après avoir frappé dans le porte feuille de la Caritas et son corolaire.
« L’urgence, c’est tous ces 2 millions de personnes qui souffrent sur les sites et qui sont prises en charge par Caritas. Nous demandons qu’on regarde avec beaucoup de lucidité cette question. Nous plaidons pour ceux qui sont en difficulté sur les sites que Caritas aide. Allons-nous sacrifier toutes ces personnes à cause de cette situation ? C’est la question qu’on se pose » s’interroge Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga.
Mais que sait le chef de l’église catholique de cette affaire de viol perpétré sur des mineurs à Kaga-Bandoro et de la moralité de ce prêtre ? « Chaque évêque est responsable de sa Caritas et choisi son secrétaire. C’est ainsi que le prêtre est arrivé à Kaga-Bandoro. Nous avons sollicité les pères Salésiens de lui confier une responsabilité, ils ont accepté que nous puissions le prendre. Quand nous avons été alertés par une dame psychothérapeute, nous avons écrit aux Salésiens pour dire qu’il semble qu’il y a quelque chose. Eux de dire qu’on peut lui donner une seconde chance » a justifié l’archevêque de Bangui.
Luk Delft, ancien secrétaire général de Caritas est reconnu coupable de cette affaire dans son pays la Belgique alors que la procédure ouverte en Centrafrique reste pendante.
L’affaire révélée par la chaîne américaine CNN n’a pas tardé à ébranler le budget de la Caritas Centrafrique. Au moins 6 partenaires ont coupé leur financement à cette organisation. Conséquences : plus de 2 millions de personnes affectées et dans le besoin vont manquer d’aide et plus de 600 emplois supprimés.