Incarcéré par la Cour pénale spéciale le 19 novembre 2021 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, Hassan Bouba Ali du groupe armé UPC est libre depuis le 26 novembre. Pourtant cette Cour l’avait écroué et que ce dernier s’apprêtait à comparaitre devant les juges d’instruction. Dans un communiqué, la CPS se dit indignée de cette libération.
La Cour pénale spéciale a indiqué avoir appris avec beaucoup d’indignation et contre toute attente, la sortie de prison de Hassan Bouba Ali, lui qu’elle avait placé en détention provisoire à la prison du camp de Roux. En effet, Hassan Bouba, arrêté le vendredi 19 novembre, devait comparaitre ce 26 novembre devant les juges d’instruction. L’audience n’avait eu lieu qu’en présence de son avocat.
Cependant dans un premier communiqué publié dans la matinée du vendredi, la CPS avait déploré le fait que l’unité qui devait conduire le présumé devant les juges avait été empêchée par les forces de l’ordre. A la fin de l’audience, seulement en présence de son avocat, la CPS a placé l’inculpé sous mandat de dépôt. Mais pour combien de temps ?
« Hassan Bouba a été conduit par la gendarmerie nationale à son domicile »
Dans la soirée, la cour a publié un autre communiqué qui stipule « La cour pénale spéciale apprend avec consternation que Hassan Bouba a été conduit par la gendarmerie nationale à son domicile », peut-on lire. A cet effet, la cour pénale spéciale condamne ces faits et déplore, ce qu’elle appelle, une entrave au bon fonctionnement de la justice.
Une entrave à moins de 2 ans de la fin de son mandat
Par ailleurs, elle sollicite l’appui du gouvernement, dans toute sa souveraineté, pour l’exécution des actes qui relèvent de sa compétence. A moins de 2 ans de la fin de son mandat, la CPS continue de rassurer les victimes et ses partenaires de sa détermination à poursuivre l’exécution de son mandat ; celui d’enquêter et de juger les auteurs et complices de violations graves de droits de l’homme commises en République centrafricaine depuis 2003.
Pour l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Right Watch, l’État de droit en République centrafricaine est piétiné avec cette libération.
Le gouvernement doit clairement soutenir son retour en détention
« L’Etat de droit en République centrafricaine a subi, vendredi, un coup lorsque des gendarmes nationaux ont facilité la sortie en détention de Bouba. Le gouvernement de la République centrafricaine est à la croisée de chemins entre justice et impunité. Ainsi, il doit clairement soutenir son retour en détention afin que la justice réclamée par le peuple puisse être rendue » a appelé Elise Kippler, directrice adjointe du programme international de la justice à Human Right Watch.
Guerre de communication entre l’opposition et le pouvoir
Pour la Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020), le chef de l’Etat Faustin-Archange Touadéra est le seul responsable de cette situation. A cet effet, elle l’appelle à respecter le principe de la séparation des pouvoirs.
De son côté, le pouvoir par la voix de Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président de la République, a indiqué que le chef de l’Etat n’a pas été informé de l’arrestation ni de la mise en liberté du ministre de l’élevage.
Hassan Bouba Ali, ministre de l’élevage et représentant du groupe armé UPC dans le gouvernement est suspecté de crime de guerre et crime contre l’humanité. Le ministre de l’élevage et représentant du groupe armé UPC dans le gouvernement est suspecté de crime de guerre et crime contre l’humanité.