La consolidation des acquis du forum inter centrafricain de Brazzaville préoccupe les autorités de la transition. Ces autorités entendent organiser en conséquence, des séries de formations sur les techniques de la médiation, de la cohésion sociale. Ce renforcement de capacités s’adresse aux représentants de la société civile, les groupes armés et les partis signataires de l’accord de cessation des hostilités signé le 23 juillet dernier.
A cet effet, Antoinette Montaigne Moussa, ministre sortant de la communication a animé ce matin à Bangui une conférence de presse sur l’importance de cette initiative.
« La mobilisation générale pour le respect et la promotion des accords de cessation des hostilités. C’est important pour la création d’un environnement propice au lancement du forum national de la réconciliation (…) annoncé à Brazzaville qui va se poursuivre. Aujourd’hui, il nous faut former à l’esprit de la cohésion, de responsabilité et de la paix, les signataires de Brazzaville, en particulier les groupes armés. Par la suite, ces intervenants doivent être dotés de moyens leur permettant de mener des négociations conformément à l’intérêt général », a expliqué la ministre.
Le gouvernement est en quête de la concorde nationale alors que de tristes événements continuent de semer la désolation parmi les populations des villes de provinces. Le dernier cas en date est celui des tueries des Mbrès dans la Nana-Grébizi et les villages environnants. Selon les divers témoignages recueillis, plus d’une trentaine de personnes ont été tuées à bout portant, égorgées et pendues dans la région par des hommes armés assimilés aux combattants de l’ex-coalition rebelle Séléka.
En illustration, « plusieurs villes et villages en ont fait les frais. Au centre ville de Mbrès, au village Gbozou à 22 Km des Mbrès, axe Ndélé, 18 personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi; au village Lakouétènè, 5 personnes tuées et au village Maorka, à 10 Km de Mbrès axe Kaga-Bandoro, les habitants ont été eux aussi violentés. Les localités victimes de ces exactions, ce sont vidées de leurs habitants. La majorité se sont terrés en brousse tandis que d’autres astreints à un déplacement vers Bakala, Kaga-Bandoro ou d’autres villes », a rapporté le correspondant de Radio Ndèkè Luka à Kaga-Bandoro.
« La plupart des autorités locales, dont le Maire de la ville de MBrès, Bienvenu Sarabada, se trouvent pour l’heure dans des camps de personnes déplacées à Kaga-Bandoro », a ajouté les mêmes sources.
Ces violations des Droits Humains aux Mbrès et ses localités périphériques, inquiète à juste titre la ministre Antoinette Montaigne Moussa. Elle a évoqué ces violences lors de la conférence de presse.
« Ce qui se passe aux Mbrès constitue une préoccupation dans la mesure où des vies innocentes y sont perdues. Cela risque de compliquer les taches du processus de réconciliation nationale. C’est pour cette raison que nous souhaitons tous que les signataires puissent rappeler à leurs bases la nécessité de déposer les armes, de cesser les violences sur les populations civiles qui ne sont pas parties prenantes aux conflits », a prévenu la ministre Antoinette Montaigne Moussa.
L’autorité gouvernementale n’a pas oublié de rappeler le devoir de sécurisation et de secours des forces internationales et des organisations humanitaires en faveur de ces populations affectées.
Cet entretien avec les professionnels des médias, selon le membre du gouvernement, est un prélude à des formations semaine prochaine sur les techniques de la médiation. L’ONG Catholic Relief Services (CRS) est désignée pour effectuer ces séances de formation.