Une conférence-débat des Forces vives de la nation au Centre Jean XXIII, de nouveau empêchée par les autorités ce samedi 13 juillet à Bangui. Dans un communiqué de presse publié à cet effet, le Front uni pour la défense de la nation (E Zingo Biani), dénonce ce qu’il qualifie de « virage ouvertement autoritaire et dictatorial que prend le régime de Bangui« .
Des dizaines de centrafricains conviés à cette conférence-débat ce samedi au Centre Jean XXIII n’ont pas eu accès au lieu du rendez-vous. La salle qui devait accueillir cette rencontre a été fermée. Depuis la veille, des chars des forces de la Minusca ont pris position autour du Centre Jean XXIII pour prouver aux organisateurs que la rencontre n’est pas autorisée. Les responsables de la plateforme « E Zingo Biani » ont dénoncé un nouvel empêchement de leur réunion.
« Il y a un mois, la plateforme citoyenne « E Zingo Biani » a organisé des meetings publics les 15, 22 et 29 juin, empêchés par le pouvoir alors que la Constitution nous donne ce droit de manifester publiquement et pacifiquement« , a expliqué Fari Tahéruka Shabazz, porte-parole adjoint de « E Zingo Biani » soulignant que « ce samedi 13 juillet, nous avions organisé une conférence-débat pour parler des situations actuelles. Une fois de plus, nous avons été empêchés par le Gouvernement avec le soutien de la Minusca qui a mis des pressions sur le Centre Jean XXIII pour nous empêcher de pouvoir nous organiser« .
« Un pays dans lequel vous n’avez pas le droit de vous réunir, de manifester pacifiquement, d’exprimer vos idées, s’appelle une dictature. Je suis désolé de voir que le pays de Boganda ait pris ce virage, alors que tous les pays au monde cherche à aller vers la démocratie« , a regretté Fari Tahéruka Shabazz.
Selon une source proche du Centre Jean XXIII, les frais de location de la salle prévue pour accueillir cette rencontre ont été restitués sur instruction de la Commission épiscopale qui craignait une nouvelle tension, voyant des soldats de la paix et leurs engins de guerre déployés autour du centre.
Accusé d’avoir interdit l’organisation de cette conférence-débat, le Gouvernement n’a pas encore réagi.