La pandémie du coronavirus continue de sévir dans le monde et faire des victimes par milliers. Cette situation pousse plusieurs états, en plus des mesures de restriction ou de confinement, à prendre certaines dispositions en vue de favoriser l’efficacité de la lutte contre cette pandémie. Le désengorgement des maisons pénitentiaires fait partie de ces initiatives. C’est ainsi qu’après Bangui, au moins 70 détenus de la maison d’arrêt de Bouar ont été libérés ce mardi 5 mai 2020.
Quelques semaines après l’annonce des mesures gouvernementales en vue de prévenir l’expansion du coronavirus en République centrafricaine, un décret signé du président de la République Faustin Archange Touadéra, faisait bénéficier la grâce à certaines personnes poursuivies et incarcérées dont les charges sont supposées légères. Cette mesure qui vise également à désengorger les prisons du pays dans le but de contenir la propagation du virus, concerne précisément les mineurs, les femmes enceintes et certaines personnes âgées. Toutefois, dans les termes du décret présidentiel, cette libération ne met pas fin aux poursuites judiciaires. Les bénéficiaires recouvrent leur liberté, pendant ce temps, l’action publique continue.
La préfecture de la Nana Mambéré a procédé aussi à l’application de cette disposition. La maison d’arrêt de Bouar a vu une partie de son effectif libérée suite à l’application de cette mesure.
« Ils sont à la maison d’arrêt, écroués mais ils continuent de recevoir la visite de leurs parents. Si par malheur un de parent visiteur contracte le virus, leur rend visite et le transmet à un seul prisonnier, je vous assure, pour une seule journée, c’est toute la maison carcérale qui sera polluée par ce virus » a expliqué Achille Paccos Gonidanga, Juge d’instruction en charge d’application des peines au Tribunal de grande instance de Bouar.
Au moins soixante-dix prisonniers ont recouvré leur liberté en présence du Juge d’instruction.
« En moyenne, plus de 70 personnes vont recouvrer leur liberté. La liberté, c’est la règle, la détention n’est qu’exception. On a la triste expérience de voir que souvent après la libération de certains gens, il vont commettre d’autres forfaits pour revenir » regrette Achille Paccos Gonidanga.
La Maison d’arrêt de Bouar, l’une des grandes prisons centrafricaine compte plusieurs dizaines de détenus. Elle représente comme celle de Bangui, des lieux à risque pour une contamination au Covid-19.