Depuis plus de 6 mois, la ligne fixe de la Société Centrafricaine des Télécommunications (Socatel), l’opérateur historique de la République Centrafricaine, a cessé de fonctionner. Il devient aujourd’hui impossible aux institutions de la République, aux représentations diplomatiques, aux différentes sociétés, organisations nationales et internationales voire certains particuliers d’utiliser cette téléphone fixe. Un danger de sécurité nationale mais aussi un manque à gagner pour l’État.
La vétusté des installations de cette société d’Etat de téléphonie est à l’origine de cette rupture de la ligne fixe. Cette situation affecte non seulement le bon fonctionnement des services publics mais aussi des organisations privées. Pour illustration, le Centre Opérationnel Commun de la gendarmerie et la police est affecté. Plusieurs directions générales des services de la sécurité et les différentes administrations publiques ne sont pas épargnées.
« C’est un problème qui pénalise la société centrafricaine« , a relevé Jean-Paul, un banguissois estimant que les services de la Socatel sont d’usage public.
Espérant qu’une bonne politique en la matière peut apporter la solution, Julien Mbato, un autre banguissois rencontré dans un service public sollicite l’implication des politiques pour le relèvement de cette société. « Nous demandons aux autorités nationales de voir ce qui se passe au niveau de la Socatel afin de mener des démarches auprès des bailleurs dans le but de financer cette société« , a-t-il souhaité.
Jean Pierre Mara, député de Mala et diplômé dans le domaine des télécommunications, n’admet pas une telle situation dans un pays instable comme la République Centrafricaine. « C’est une erreur monumentale de penser qu’un pays vive sans ligne de téléphone fixe. Les ministères, les ambassades, les hôpitaux, toute l’administration a besoin d’un réseau qui fonctionne« , a relevé le parlementaire. M. Mara de s’interroger, « aujourd’hui, le monde entier tire beaucoup de bénéfices des télécommunications. Qu’est-ce qui se passe en Centrafrique ?«
Pour le parlementaire, « le problème de la Socatel est facile à résoudre. Il faudrait peut-être qu’un jour le Président de la République frappe sur la table et réunisse les spécialistes pour trouver une solution définitive à la Socatel« , a-t-il proposé.
La direction générale de la Socatel contactée, ne souhaite pas se prononcer sur la question. Le personnel de cette société d’Etat cumule plus de 72 mois d’arriérés de salaires. Selon des sources digne de foi, l’Etat doit à la Socatel plus de trois milliards de francs Cfa. La Socatel a été créée le 1er juin 1990.