La tension a éclaté jeudi soir au camp des Castors et à Yakité dans le 3e arrondissement. Trois personnes auraient trouvé la mort et près d’une dizaine d’autres blessées. Il s’agit d’un accrochage entre hommes armés rivaux, notamment Antibalaka et musulmans armés de PK5. L’accrochage serait parti des coup de feu à la kalachnikov ouverts sur un groupe de jeunes musulmans jouant au football sur un terrain, non loin du pont Yakité. La Mission onusienne en Centrafrique a assuré avoir repris le contrôle de la situation.
Des tirs à l’arme lourde et automatique ont été entendus, créant la psychose généralisée au sein de la population des quartiers environnant, provoquant ainsi un déplacement massif des habitants. Il était 17 heures passées, lorsque les habitants du camp des Castors et du quartier Yakité ont été désagréablement surpris par des tirs d’armes lourdes et automatiques ainsi que d’explosion de grenades.
Ce vendredi matin, les deux groupes armés se rejettent la responsabilité. Alméri Mathar, alias »Force » est le responsable du groupe d’autodéfense de PK5.
« On ne comprend rien, vers Sica et Bazanga, ils montent sur les arbres et tirent sur nous avec des kalachnikov, des DKM. Nous cherchons juste à nous défendre, nous n’avons pas attaqué ».
Du côté des Antibalaka, et selon le « comzone » du 5e arrondissement, Sergent-chef Junior Bayo, il s’agit d’une machination.
« C’est une accusation mensongère. Nous attendons seulement les élections. Si ce sont les Antibalaka, est-ce que les musulmans ne pouvaient pas aller en justice. Ils ont profité de cette situation pour s’en prendre aux paisibles citoyens. Tous les chrétiens ne sont pas Antibalaka ».
Sous la pluie battante de ce jeudi soir, la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de Centrafrique a repris le contrôle de la situation. Hamadoun Touré, son porte-parole, assure que le calme est revenu dans ces quartiers.
« Au moment où je vous parle, le calme est revenu. Nous sommes intervenus promptement dès que nous avons entendu des coups de feu au camp des Castors. Nous avons déployé des casques bleus qui ont pu maîtriser la situation et éviter un embrasement total dans cette zone ».
Le bilan de cette nouvelle tension n’est pas encore disponible, certaines sources avancent le chiffre de trois personnes qui auraient été tuées et près d’une dizaine d’autres blessées.
Des tirs d’arme également dans le 4e arrondissement
Trois taxis-motos ont été braquées ce vendredi sur l’Avenue de l’Indépendance au niveau de l’Espace Patassé au quartier Fouh dans le 4e arrondissement. Les témoignages affirment que ce sont trois jeunes armés de kalachnikov qui commettent souvent ces actes.
Ce vendredi matin, ils ont surpris les conducteurs, leurs passagers, les piétons et autres automobilistes aux environs de 9 heures 15 minutes, par des tirs de sommation dans l’intention de récupérer un moto de marque Honda. Dans la course, un autre conducteur, dans sa tentative de rebrousser chemin, a été obligé de jeter son engin devant les les hommes en arme. Ces derniers l’ont pointé avant de s’emparer de la motocyclette. Les deux motocyclettes, volées armes au poing, ont été emportées au quartier Boy-Rabe.
Selon les témoins environnant, il s’agit du deuxième cas de braquage après un premier qu’ils ont mené aux environs de 6 heures du matin au même endroit.
Un piéton dans les mailles des hommes armés
Un jeune homme, habitant le 4e arrondissement, a été braqué tôt ce vendredi par deux hommes armés roulant à moto. Les agresseurs ont réussi à emporter un sac contenant plusieurs dossiers et une somme de 12.000 francs CFA soit 18,2939 Euros.
« Ce matin vers 5 heures, je quittais le domicile de mes beaux parents pour me rendre chez moi, me changer et aller au travail. Arrivé au niveau Emmathus [Ndrl : bar dancing], il y avait deux jeunes armés sur une moto qui nous ont retrouvés, mon beau frère et moi. Ils ont tiré en l’air et en profité pour prendre mon sac avec tout ce que j’avais et une somme d’argent : 12.000 F CFA », a expliqué la victime.
Pourchassés, les deux hommes armés ont abandonné la moto dans leur fuite comme l’explique la victime sous couvert de l’anonymat. « Nous les avons poursuivis et ils ont abandonné la moto que j’ai ramené au niveau de la gendarmerie. Je demande à celui qui aurait perdu sa moto ce matin de se rapprocher de la gendarmerie », a-t-il poursuivi.
Une ONG vandalisée dans le 5e arrondissement
Le siège de l’organisation non gouvernementale nationale Echelle »Appui au Développement », situé au quartier Benz-vi dans le 5e arrondissement a été visité par deux malfaiteurs dans la nuit de jeudi à vendredi. Des motos, des matériels informatiques ainsi que le stock de carburant ont été emportés. Les responsables de l’organisation évaluent la perte à plus de 40 millions de francs CFA soit 60.979,6 Euros.
Le secrétaire exécutif de l’ONG Echelle »Appui au Développement », Alain Serges Magbé, revient sur les faits. « Aux alentours d’une heure du matin, deux braqueurs ont escaladé le mur pour être dans la concession. Ils ont braqué le veilleur et lui ont intimé l’ordre d’ouvrir le portail. Ils ont fracassé certaines portes, sont rentrés dans les bureaux et ont emporté six (6) motos, un (1) vélo pédalé et plusieurs matériels informatiques ainsi que tout le stock de carburant ».
« Ce sont les matériels sur lesquels on compte pour faire le travail d’une manière efficace sur le terrain. Aujourd’hui, il va falloir qu’on recherche les moyens pour avoir quelques matériels de remplacement et cela affecte le travail de l’ONG », a-t-il précisé.
Alain Serges Magbé appelle les autorités de Transition et les forces internationales à œuvrer pour la protection des organisations humanitaires. « Il va falloir que l’État prenne ses responsabilités pour assurer la sécurité et surtout protéger les ONG qui ne font qu’apporter de l’aide aux vulnérables. Les forces internationales doivent apporter de l’aide au gouvernement centrafricain pour remédier à ces cas de braquage fréquent et surtout qui affectent les ONG humanitaires », a-t-il souligné.
L’ONG Echelle »Appui au Développement » en tant qu’organisation humanitaire exerce en République Centrafrique depuis sa création en 2001.