Les évêques, réunis en conférence épiscopale le 23 juin à Bossangoa dans l’Ouham, ont dressé un bilan mitigé de la situation sociopolitique du pays. Selon les prélats, les actions menées par le gouvernement ne sont pas encore à la hauteur des attentes du peuple centrafricain.
Dans un communiqué sanctionnant leur conférence de Bossangoa, les évêques ont alerté l’opinion nationale et internationale sur ce qu’ils qualifient d’hypocrisie. « Le peuple est fatigué de l’hypocrisie qui caractérise la signature des différents accords qui ont eu lieu dans ce pays » ont-ils souligné.
En passant au peigne fin la situation sociopolitique, deux faits majeurs sont à noter à la fin de ces assises. Les prélats se sont félicités du déploiement des FACA dans certaines localités. Ils ont condamné les formalités imposées à la population sur les barrières illégales par les hommes armés.
Au plan politique, ils ont déploré les agissements des « Requins » et rappelé avec regret que chaque régime qui arrive au pouvoir vient avec ses milices citant en exemple des « abeilles, les Karako, les Balawa, les Libérateurs, la Séléka et les Antibalaka« . Les évêques se sont interrogés par ailleurs sur « l’existence des Requins, et les menaces proférées ainsi que les actions de violence prônées par ce mouvement« .
Sur le plan économique, la conférence épiscopale a noté que « les contrats signés avec les compagnies étrangères en vue de booster notre économie » sont à apprécier. Les évêques ont regretté que ces sociétés ont exploité de façon anarchique les ressources naturelles du pays sans aucune retombée positive pour les populations locales. Cette pratique met à mal l’environnement et la vie des populations riveraines.