Alors que le monde célèbre ce 21 novembre la Journée mondiale de la télévision sous le thème « les contenus de qualité », Radio Ndeke Luka met la lumière sur la qualité des programmes proposés par la chaine nationale. Se désintéressant de plus en plus des programmes, les téléspectateurs sollicitent l’amélioration des contenus.
Créée en février 1974 par l’empereur Jean Bedel Bokassa, la télévision centrafricaine était l’une des meilleures en Afrique centrale, en qualité et en contenu. Mais cette appréciation meurt de plus en plus, du fait de la mauvaise gestion soit des responsables ou des politiques qui s’accaparent de la gestion, parfois technique, de ce média. Conséquences, les Centrafricains se désintéressent de plus en plus de l’unique télévision de leur pays.
« Je n’ai pas vraiment l’habitude de suivre la télévision centrafricaine parce que la qualité des images n’est pas bonne. Pis encore, ils ont l’habitude de diffuser les émissions plusieurs fois en une seule journée. Si on essaie de la comparer avec les autres télévisions de la région, c’est le jour et la nuit » déplore un habitant de Bangui. Un constat partagé par les observateurs sociaux. Lesquels sollicitent plus de contenus pour une meilleure visibilité.
« Le téléspectateur n’a pas l’idée de ce qui sera diffusé »
« La télévision centrafricaine n’a pas de contenu réel. Elle n’a pas une grille de programme disponible. Du lundi au dimanche, le téléspectateur ne sait pas ce qui sera diffusé. Hormis le journal télévisé qui démarre souvent en retard, nous n’avons pas une idée claire du contenu de cette chaîne. Aujourd’hui, nous sommes à l’heure du numérique » déplore Christian Aimé Ndota, journaliste indépendant et ancien directeur général de la Radio nationale.
En plus du manque criant de matériels techniques, la télévision nationale ne dispose d’aucun véhicule pour la navette afin de permettre aux journalistes de réaliser des reportages-terrain. Pour l’ensemble du pays, la Télévision centrafricaine (TCF) ne dispose que de cinq (5) caméras. Les responsables reconnaissent ces difficultés.
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« Techniquement, nous avons des difficultés. Ce qui fait que, peut-être, nos prestations ne sont pas à la hauteur de nos téléspectateurs. Par exemple, lorsque la bande passante n’est pas dans ses dispositions normales, cela pose des problèmes à ce qui nous suivent. Il y a vraiment des soucis à mettre à leur disposition ce dont ils veulent » a fait savoir Guy Dingoté Kossani, directeur des programmes à la Télévision centrafricaine.
Selon des observateurs sociaux, depuis la chute de l’empereur Bokassa en 1979, tous les régimes qui se sont succédé confisquent la gestion de ce média pour leurs propres communications, au détriment de l’opposition politique et de la communauté. Beaucoup d’efforts restent à faire sur le plan technique et professionnel pour placer la TCF au niveau des chaînes internationales.
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